Je t'ai jamais trouvée normale

Voilà exactement ce que je voulais te dire depuis le jour où tu avais eu cette phrase: "pour des filles normales comme nous" (je ne me souviens plus de ce que tu avais dit ensuite) - étant entendu que pour toi, à ce moment là, être normale était vraiment la dernière des choses à faire.

Donc : je ne t'ai jamais trouvé normale, ni avant-hier ni hier ni aujourd'hui et je ne pense pas que ça arrivera un jour.

Qui est-ce donc que je trouve normal? Bonne question, je vais me creuser la tête.

Est-ce qu'Aurélie est normale?

Sa chemise à carreaux relativement onéreuse, portée sur un jean près du corps sans être moulant était normale.

Son mode de vie (un mari ingénieurs deux enfants turbulents un métier pour tout le monde pas de difficultés scolaires) me semble être tout à fait normal.

Est-ce que Jérémie est normal?

Il a des aspects normaux : le style décontracté d'un occidental actif mais cool,  un goût marqué pour la performance sportive, une connaissance approfondie des différentes tribus contemporaines.

Est-ce que Félix est normal?

Sûrement pas, bien qu'extérieurement, il en aie tous les aspects : une vie de cadre moyen qui se manifeste (entre autres) dans sa corpulence d'homme bien nourri, une femme qui travaille comme lui dans la radioactivité, une belle maison - régulièrement cambriolée.

 

Pourtant (alors que je ne trouve aucun exemple de normalité), je vois bien ce que tu veux dire par "des filles normales".

Peut-être qu'on peut être globalement normal, tout en considérant que chacun, dans cette normalité, reste singulier et complètement anormal.

 

D'ailleurs, j'ai également réfléchi assez longuement à l'alternative que tu émettais dernièrement : cette correspondance est-elle celle de filles qui loosent ou bien celles de filles qui s'essaient à l'écriture. Un peu des deux ne tranchais-tu pas. Finalement, ma réponse est OUI, définitivement et c'est d'ailleurs comme ça que c'est bon : des filles qui loosent.

 

J'arrête de chercher l'écriture. Qu'elle vienne toute seule, cette salope.

Par contre, je souhaiterais vivre nue, c'est impossible, Raphaël est déjà inquiet quand je traverse ainsi le salon à toute heure de la journée.

 

C'est assez laborieux, ce soir. Je reprendrai peut-être plus tard.