Ça fait du bien de se voir un peu

J'ai entendu dire que Josefien était malade, j'espère qu'elle se rétablira bien vite.


Il faut que je te dise quelque chose : j'ai enfin bien rencontré Liselotte et j'en suis vraiment heureuse. On dirait qu'elle a enfin décidé qu'elle pouvait venir vers moi. Je ne voulais pas faire le premier pas mais je voulais qu'elle comprenne que j'étais là. C'était long, c'était pas facile, je me demandais si ça allait arriver, ou bien jamais, mais je ne voulais surtout pas la brusquer, la forcer, et puis je me sentais timide moi aussi en face de cet être sauvage qui regarde le monde de tous ses yeux plus clairs encore que le ciel le plus clair - mais tout aussi profonds.


Nous avons tous beaucoup aimé le feu, le jardin, la maison, les animaux.


Le printemps est enfin là.

Le doigt de dieu a dissipé les nuages, à moins que ce soit le vent avec ses joues rondes et sa bouche en o.

Hier soir, en rentrant de chez Sylviane., Raphaël a dit: "je ne veux plus m'agripper à ce qui n'est pas si important, même si ça nous a plombé tout l'hiver et même s'il faut quand même s'en occuper."

Cette phrase toute bête, toute évidente, m'a paru très lumineuse. La vie est là, dans le creux de la main.


J'ai aussi entendu une phrase à la radio: "les lumières des villes ont éteint les lumières du ciel".

C'est visiblement une phrase de poète.

De plus en plus éloigné de la fréquentation du cosmos qui l'entoure et dont il fait partie, l'homme se coupe de lui-même.

Comme Peter qui trouve que rentrer 8 stères de bois pour l'hiver, ça fait partie de la vie, je suis bien d'accord avec lui.


J'aimerais vivre dans une sorte d'évidence, avoir la foi sans en avoir honte.

Peut-être quand je serai très, très vieille, avec des jambes toutes tordues et une canne toute droite. Avec des rides profondes. Je préfèrerais avoir des rides profondes et marquées, comme des rayons ou comme des traits ou encore comme des entailles, plutôt qu'une peau flétrie et molle comme un pot de beurre mou.


Cette après midi au parc les dames arabes avaient emmené le thé, elles étaient sous l'arbre, à l'ombre, avec des chips et des gâteaux. Leurs fils faisaient des dérapages poussiéreux sur le gravier blanc avec le vélo d'Ella, l'air tout entier au-dessus de l'aire de jeux en était saupoudré. Il y avait aussi isabelle, qui riait fort.


Ella a grimpé dans un arbre assez haut. Elle y était si bien, si paisible. Elle voulait y rester. Elle me disait Maman, je veux en profiter, les jambes pendantes et qui se balançaient légèrement sous sa robe rose et bleue, celle qui a appartenu à sa tante.

Leya, en dessous, les yeux levés vers le feuillage, disait Cet arbre aime tout le monde, il aime Leya, il aime Ella maintenant.

Isaac courait: il vient d'apprendre à courir.


Je prête un grand intérêt à toutes ces sensations que les enfants savent goûter de tout leur corps.

J'essaie de m'entraîner à faire comme eux, à retrouver ça.


Quelle temps fera-t-il demain? je pars tôt, je voudrais préparer mes habits.