“Le vent souffle où il veut ; tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d'où il vient ni où il va."

Moi non plus je ne fais pas grand chose, pas grand chose d'autre que peindre de hauts plafonds. Je suis courbattue.

J'ai eu un peu de temps pour me promener aujourd'hui, quel vent! Depuis ce matin qui souffle par raffale. Les nuages foncent à toute blinde. Des champs de blé vert, debouts-couchés-debouts. J'essaie garder mon calme, parce que ça énerve, le vent. J'avais oublié comme les corneilles adorent jouer dedans, j'en croise partout sur ma route, ça fait vraiment envie, elles s'éclatent. Dans le village, des pétales roses volent partout, ça donne un air mystérieux. Un cortège de mariage fantôme. Souffle, souffle, souffle, ça ne s'arrête jamais? Je refuse de penser à l'impermanence des choses. Corneille vole, papier vole, lessive vole. Les arbres à peine feuillus me font de grands signes. Qu'est ce que j'y connais moi, à l'amour?