Que se passe-t-il ensuite?

Je suis coincée dans mon récit, pour le coup j'ai vraiment l'impression de trop tourner en boucle mais c'est pour une "commande". C'est là où je m'apperçois que se répéter à l'écrit, c'est pas du tout aussi simple que se répéter en dessin. Je dois trouver ce qui pourrait arriver au personnage.

 

     

 

      Dans le ciel pâle, la lueur de la première étoile naquit. Autour du camp, délimité par blocs de roches épars, les hommes allaient et venaient dans le soir brûlant, presque nus, couverts de poussière. Tous avaient le même teint terreux, violemment éclairé par le soleil du crépuscule. Les ombres s'allongeaient et la chaleur de la journée s'évanouissait, rendant l'air du désert peu à peu plus respirable. Alentours, les rochers baignaient dans une lumière couleur de safran, se détachant sur le bleu des sommets dont les cimes blanches semblaient suspendues dans le ciel. Jason se leva pour aller apporter son aide aux hommes qui préparaient la fête. Dans l'air, une odeur de grillade s'enracinait. Les hommes se succédaient autours de feux et cuisaient de la viande. Entre les rochers, on appercevait l'horizon désolé qui ternissait; la limite entre le ciel et le sable se perdait dans l'infini. Arrivée de nulle part, une petite foule se rassemblait et attendait ; des gobelets d'une boisson amère circulaient. Jason observait en plissant les yeux; il n'entendait rien qu'un léger vrombissement; le bruit était-il absorbé par le silence du désert?

Une fois le soleil disparu, le noir s'installa brutalement, sans lune pour le rompre. Au-dessus de sa tête s'étalait un tapis d'étoiles infini; un vertige le prit en les regardant. Il resserra son champ de vision sur la fête ; il ne distinguait que des éclats de lumière blanchâtres. Près d'un feu, clignaient des reflets fauves sur les visages aux orbites creusés.

La musique arriva progressivement, ici un rythme, là-bas un chant. Puis elle s'intensifia, petit à petit. Les hommes cessèrent de parler et se mirent en mouvement, les uns après les autres. Ils étaient hypnotisés par la nuit désertique, le feu et la musique. Chacun comtemplait en solitaire, perdu dans ses pensées, absorbé par le rythme et les éclats de lumière. Les visages et les silhouettes étaient indiscernables dans l'obscurité. Tous les êtres indiféremment bruns, velus, voutés, semblaient arborer de denses sourcils et de larges sourires, des yeux brillants comme des pépites. Ils frappaient dans leurs mains et levaient les bras en l'air, jetant aux cieux leurs paumes aux doigts écartés qui se détachaient du noir comme des peintures rupestres.

Le rythme trépidant des percussions cachait un rythme beaucoup plus lent, une boucle coulant comme l'eau d'un fleuve. Tous dansèrent d'abord en cercle, en dessinant de grandes voltes au sol. Jason regardait les visages devant lui qui disparaissaient et réapparaissaient au fil de la ronde, le clignotement fugace des yeux aux pupilles habitées par des braises.

Selon un protocole issu de la nuit des temps, après que tout le monde fût imprégné de musique et de danse jusqu'à la moelle épinière, le rythme changea. Il se fit plus sourd et plus violent ; alors les danseurs commencèrent à tourner sur eux mêmes, s'oubliant dans un tourbillon infini. Ressérré sur lui par la force centrifuge, Jason ne pensait plus et s'abandonnait à la sensations de ses mouvements freinés par le tourbillon, comme s'il eût été dans l'eau. L'axe de son corps faisait le lien entre la terre et le ciel, il tournait en méditant, envahi par une plénitude que extatique. Etre là, à tourner parmi ses congénères, tous à la fois identiques et uniques, lui paraissait être une expérience indispensable à la connaissance, levant le voile sur le mystère de la condition humaine. C'était l'éveil.

Puis, peut être avait-il trop bu de ce breuvage? Il se passa quelque chose, mais quoi?


J'ai cette réserve de mots mais peut être que c'est ça qui coince, pourtant je partais du principe que la contrainte, ça aide :

noms: cosmos ténèbres mystère combustion éclat éclair scintillement ardeur rayon escarbilles piquant imprevu sec destin souffle

adj:  fugace brillant insaisissable dangereux blond rutilant obscur précieux fragile rare libre

verbes : attirer jaillir brûler disparaitre exploser éclater


 

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Commentaires: 1
  • #1

    fabienne (jeudi, 09 avril 2015 23:18)


    coincé entre le site du monde et médiapart, il y a Méteo +++
    et ça me fait du bien
    depuis un moment je voulais vous remercier
    je le fais aujourd'hui
    en vous embrassant