Les hommes devraient mettre des robes

ET des bijoux, et des plumes, des vestes brodées, des pantalons à motifs, des chaussures à clochettes, des plumes encore, des tresses de lin qui pendent aux ceintures, des parfums, des bijoux, des chapeaux ornés de perles taillées dans de petits os. Comme Jimi H ou comme Friedensriech H ou encore comme cet autre peintre qui vivait dans le désert aux alentours de la ville de H, avec son khôl et ses bottes en peau, ses colliers de turquoises.

 

Et alors on danserait.

 

Je suis encore en train de trier.

J'hésite à balancer toute ma correspondance papier, qui me suit depuis que je suis née, de déménagement en déménagement, et que je ne relis jamais. "Mais sait-on jamais", me dis-je à chaque fois. Et si, en vieillissant, je deviens comme Simone, qui erre tout le jour dans sa grande maison remplie de brols, consacrant son temps à retrouver ces vieux machins, petits ou gros, en tout cas innombrables, qu'elle étale sur une table et énumère, sent, touche, lit, écoute, contemple - puis le range à nouveau dans l'endroit où c'était.