Sans filets

D'habitude je prépare un peu mais aujourd'hui j'ai rien à dire. Même pas peur d'écrire des conneries, et je vois pas pourquoi : je le fais tout le temps et je n'ai jamais perçu aucune conséquence.

Oui c'est vrai qu'on tourne en rond, c'est ab-so-lu-ment ce qu'on fait. Mais j'aime bien ça, figure-toi, et je trouve ça très utile pour notre littérature, même si ça fait sûrement un peu chier nos lecteurs (moi j'ai obligé personne à lire, hey, salut les amis! salut Till! )

D'ailleurs aujourd'hui, il fait le même temps qu'hier, et sûrement que demain. Les euphorbes et les muscaris forment un contraste aussi étonnant qu'au printemps dernier, et le saule sur lequel les corbeaux croassent est exactement du même ton tendre que celui que tu as pris en photo l'an passé. Le temps a fait son effet : j'aime cette couleur à présent.

Alors, alors, voyons..... qu'est ce qui pourrait être bien à raconter? Des aventures? C'est toujours un peu la même chose. Qu'est qui est neuf? Qu'est ce qui n'a pas été déjà raconté? J'y peux rien mais moi je suis baba de tous les trucs insignifiants qui parsèment nos journées. Ravie de la crèche je suis. Un rien m'épate.

D'ailleurs tu vois, juste maintenant, incroyable : je viens de rachocher au nez d'un vendeur par téléphone après l'avoir insulté et même carrément menacé (de débarquer dans son bureau avec une kalachnikov, mais je l'ai aussi flatté et consolé, oui, je suis comme ça). Je l'ai engueulé pendant au moins cinq minutes en lui disant que mon temps était excessivement précieux et que j'avais tellement mal à me concentrer sur un travail d'une très haute importance, qu'il avait tout foutu en l'air et que ma journée était perdue par sa faute. En fait, il m'a juste sauvé d'une chute dans l'enfer de l'internet alors que je cherchais les paroles d'une vieille chanson. Je croyais vraiment ce que je disais, je suis dingue, j'aurais bien mieux fait de le remercier.

Et regarde : mardi

Je prends le train avec une copine qui me fait part de toutes les perversions qu'elle observe : un roman. (tout le wagon en a profité)

Je marche dans la rue en lisant le journal, en tenue de chantier. Pour plus de facilité, j'ai coincé l'anse du pot de peinture au creux de mon coude, comme un sac à main. Devant l'agence pour l'emploi, les chômeurs applaudissent mon look.

J'arrive sur le chantier : Fred a découpé les portes et a cloué les morceaux sur le mur.

A midi, une réunion : Fafa me présente ses amis qui sont des fêtards extrêmistes : ils sont même incapables d'aller chercher leur voiture au parking sans rester dedans à boire jusqu'au matin et sniffer de la chnouffe sur le capot. En fait de réunion, ils m'ont raconté comment ils avaient été outrés par une apparachik du milieu de l'art qui commandait du champagne (50 bouteilles) et qui comptait payer avec l'argent du contribuable; et comment eux, ont à nouveau détourné la somme pour s'acheter une montagne de poudre envolée en un week-end.

Au retour, en voiture avec une voisine : heureuse de m'avoir à ses côté car elle a vu un accident se produire devant elle au matin. Ca nous a mis dans une ambiance un peu grâve, mais heureuse, tu vois le genre? Puis on déplore une hécatombe de séparations chez les jeunes parents du village. Oui, c'est regrettable. Une grande fêtarde avec trois petits enfants démènagera ce week end. Elle dit que son mari l'ennuie.

Peut être qu'elle pense qu'elle tourne en rond?

Peut être qu'une correspondance météo, c'est comme un mariage?

 

Les paroles de la chanson que je cherchais (et que pour être honnête j'étais en train de "chanter" quand le téléphone a sonné - ouf), c'est "the river of no return", (ne me demande pas d'où ça sort) J'ai l'image de Marilyn qui joue du banjo sur un radeau. Je l'ai traduite à ma façon, malheureusement ça colle pas avec la musique (pas le temps pour ça, non, ici, c'est tellement le bordel que j'ai aucune place pour poser l'ordinateur)

 

Attention, on dirait pas mais NORMALEMENT, c'est drôle, (c'est grandiloquent)

 

L'entends-tu qui chante pour toi
Vis ta vie, Vis ta vie

C'est le chant de la rivière, qu'on nomme La rivière sans retour
Sous son air paisible, elle est froide et sauvage,
Mon espoir se perd devant la rivière sans retour
Emporté à jamais vers une mer d'orage

 

Vis ta vie, Vis ta vie
j'entend la rivière qui gronde "sans retour, sans retour"
Où les eaux chutent pour toujours, sans retour, sans retour
J'entends l'amant qui m'appelle, par ici, par ici,
Je l'ai suivi et pour toujours mon cœur supplie

Je suis tombée dans la rivière sans retour
Vis ta vie, Vis ta vie, je suis partie pour toujours
sans retour, sans retour, sans retour