Le carnaval sauvage passé au crible de mon rêve

Qui sont-ils?

Qui êtes-vous?

Parmi la procession, je suis une ombre muette, un autre répond pour moi : nous sommes le Carnaval sauvage

Un éboueur jette simplement, par la fenêtre de son camion : c'est le carnaval sauvage

Dans la ville les gens observent notre déambulation colorée derrière de petits rectangles de 4 pouces sur 8.

Je m'efforce de donner une démarche à mon personnage, j'essaie d'aller vite avec lenteur. Je suis un gros monstre froussart (peur du groupe, peur des accidents, peur de me tromper).


Dans mon rêve, je marche derrière un jeune homme dans un labyrinthe.


Le maitre de cérémonie, c'est bien Thanatos, je l'ai reconnu malgré ses verroteries, mais aujourd'hui, mon ami, c'est le printemps et tout renaît. On fabrique des rythmes et des danses. Les personnages masqués se succèdent en une série de tableaux étranges. Est-ce une fête? Est-ce un spectacle?

Grâce à mon costume, j'ai le pouvoir de couper le son, alors tous les personnages s'asseyent sans bruit, dans le théatre de pierre, au milieu d'une plaine. Ils se dévisagent en silence, ils attendent infiniment... Je remet le son et à nouveau je reçois le bruit assourdissant et la danse reprend dans la ville : tout le monde se secoue. Le long des rues, on marche, on danse, on marche. On s'engouffre dans le château, sombre, comme toujours. Après vingt minutes de tournoiement, la lumière est faite et nous partons, en l'emportant avec nous. Quelques individus suivent les couleurs et la danse, la bière et les belles filles ivres : on les entraine, bras dessus, bras dessous. Un beau patriarche reste là, dans l'ombre, comme un capitaine sur son navire. Dans son fier costume Kurde, il a demandé : c'est pour quoi ça? La tête hors de mon masque, je réponds que c'est pour lui souhaiter la bienvenue, il dit : soyez bénis; ses yeux gris et sont sourrire en or éclatent dans le couchant, devant le vieux canal.


Le labyrinthe a des murs de dentelle et je crois que le jeune homme va me mener jusqu'à sa chambre. Mais ce garçon espiègle connait mon talon d'achille, il s'amuse de mon désir et me mène jusqu'à un étalon sauvage qui me terrifie. Je détalle à toute allure, je suis vexée. Cette chasse est trop ardue, et je n'ai pas d'armes. L'an prochain, je prendrais des armes moi aussi, un arc, ou un fouet. Seule dans la chambre du jeune homme, assise sur le lit, je me regarde dans la glace et je reprends mes esprits. Arrivant par derrière il m'attrape par les seins et m'entaine à nouveau en les déroulant comme des rubans.


De retour parmi la foule, une enfant m'enjoins : par ici, c'est par ici la vraie porte. Je la suis, c'est déjà la nuit.


J'entre dans une auberge, il y a du feu et le Gilles de Bruxelles m'attend pour danser. Dans le mouvement les canettes tombent une a une et quittent son vêtement. Il devient un boxeur, un athlète d'autrefois avec un justaucorps noir, alors c'est un combat amoureux et une danse habile, que je finis par gagner sans lui faire mal, sauf de très petites morsures.


Mais c'était un erreur, il ne faut pas être là. On me chasse. Deux amis qui devisent en français remarquent qu'une ombre silencieuse les accompagne. Suivant les conseils de Thanatos, nous marchons sur la lune, à droite du grille pain. On trouve le feu, la fête est là, la vraie.

L'avocat du diable se tient les côtes en se traîtant de cochon. La braise se reflète dans les regards. La hiératique Marie jette sa robe au feu.


Dans mon rêve, la lune est une réserve naturelle sans fin, c'est l'aube. Tout est gris comme cendre, on marche dans le silence comme prévu. Et c'est beau, comme prévu.