Il neige mais pas vraiment

Je lis du John Fante.

Tout ce que j'écris n'est que poésie lavasse face à ces phrases brutes, directes comme des uppercuts et magnifiques comme une montagne. Merde alors, John Fante! JE NE VEUX PAS FAIRE DE POÉSIE. JE NE VEUX PAS VOULOIR, JE NE VEUX PAS CHERCHER À FAIRE. Trop longtemps, je me suis roulée dans de belles phrases. Complaisance! Comment me guérir pour toujours de cette manie littérairement molle qui tourne autour du pot, qui me détourne de mon objet, qui jette un voile de sens sur tout le cru du monde?

Colère, COLÈRE!

 

Comment est-ce que je peux te parler de cette chose qui tombe, qui n'est pas encore de la neige mais qui n'est plus de la pluie?

Comme ça : EN DISANT LES CHOSES, en les DISANT!

 

John Fante, nom de dieu. Et Arturo Bandini!

 

Autre chose: tu peux parfaitement venir chez moi à l'improviste. Bien que ça me malmène (l'imprévu), je le désire (l'imprévu). Les livres de Raphaël sont bien assez nombreux pour que tu tiennes plusieurs jours en cas d'absence de ma part, et je te laisse volontiers ma clé.

 

Encore autre chose: un cavalier qui surgit hors de la nuit poursuit l'aventure au galop. Je SAIS pertinemment que tu es Zoroastrienne. Ton nom, tu le signes à la pointe de l'épée. C'est pour ça que je te pose des questions théologiques. Et c'est encore plus pour ça que j'aimerais fêter le printemps avec toi, NOWRUZ, QUOI!, avec toi! Et nos copains! Et de la boustifaille!

 

PLus calmement: En ce qui me concerne, ton explication me convient parfaitement. Je ne vois pas pourquoi Dieu aurait inventé le Diable plutôt que le contraire. Alors, le bien et le mal comme deux esprits jumeaux, avec quelqu'un encore au-dessus (une sorte de PDG amoral).