Flot

Marie, je voulais t'écrire mais je n'ai pas eu le temps.

Tu m'as vraiment manqué. A tel point que j'ai faili courir chez toi à l'improviste. Bizarrement, je n'ose pas le faire car j'ai peur de t'envahir, mais un jour je viendrais te rendre visite par surprise, et si tu dois partir, je resterais sur ton canapé à lire les livres de Raphaël en t'attendant. J'ai vraiment eu besoin de ta présence. J'ai eu un moment d'affolement, et je me faisais un peu de souci pour toi. J'ai eu la certitude que si on s'était vues, tout serait rentré dans l'ordre, les compteurs auraient été remis à zero. Curieux sentiment.

 

C'était drôle de travailler à nouveau sur des décors. RIEN n'a changé. J'ai croisé les mêmes régisseurs, producteurs, électros...Les studios, les horaires, tout est PAREIL. J'ai changé, j'ai vécu, mais eux, ils sont restés là, dans leurs camionettes. J'ai retrouvé avec plaisir l'air hautain des réalisateurs qui doivent à toute force prouver qu'ils sont les meilleurs, les blagues de cul des constructeurs, leurs conversations cent fois entendues....Je réalise seulement maintenant que c'est un métier, un métier que j'aurais pu choisir. Même si je suis vraiment tombée là par hasard, je me rend compte que je m'adapte là-dedans comme une pièce de puzzle manquante. Je trouve ma place sans forcer, clic.

Serait-ce si simple? Est ce que c'est ce qu'il faut que je fasse? Je débarque, et c'est comme si on m'attendait. Il me semble que je dois retourner dans ce monde clos, où il est aussi difficile de rentrer que de sortir.