Trois rêves

Le dentiste découvre un tout petit trou dans mon palais. C'est un trou sans fond, il dit que c'est à cause des cigarettes, qu'à chaque fois que je fume, le trou s'agrandit. Malgré ça, je sais que je n'arrêterais pas de fumer.


Je suis au FRAC, un FRAC en bois clair, pour un vernissage. Au-dessus de nos têtes, tout le monde nous contemple, suspendus à la charpente, la tête à l'envers, portant une tenue de chantier complète : salopette orange et bleue, chaussures de sécurité, genouillères, gants, casque anti-bruit, casque jaunes. Alignés, toi, moi, Julien, Séverine? Till? Ramona? Lou?


Sous l'oeil inquisiteur de la documentaliste, je cherche des livres de Françoise Héritier (et d'un autre dont j'ai oublié le nom, qui écrit sur l'histoire des techniques artisanales, l'histoire du geste) : je veux prouver à ma fille, qui écrit une thèse de sociologie, que non, ça n'est pas impossible à lire (j'allais dire inbitable, mais je me retiens car ma mère s'appelle Françoise, tu me suis?)


Les nuits sont si longues en ce moment, et les journées si peu intéressantes : je reste engluée dans les rêves. Je sors d'une grippe qui m'a cloué deux jours au lit avec de la fièvre. Une fois les douleurs et courbatures passées, je me dis que c'était quand même bien.

Il y a déjà longtemps, j'ai aussi rêvé que j'étais médecin. En passant des cellules cancéreuses au microscope, je me suis apercue qu'elles formaient une ville, et je pouvais tout voir dedans, les habitants, les bus, les voitures, les routes, les banlieues, les poubelles...

Cette démultiplication cancéreuse résonne, surtout avant Noël....produire, produire, produire.