Bordel matinal

J'ai cuisiné des lardons, des quantités de lardons, lardons fumés et lardons natures, à la poêle. Puis, je ne sais pas où je les ai mis, mais ils étaient importants pour la suite. Je connaissais le promontoire. Je m'y suis dirigée, j'ai étendu les bras face au vide et j'ai plongé. Portée par l'air ou par ma propre force, je ne sais pas, j'ai survolé les falaises, survolé les pentes couvertes de pins, survolé le fleuve jaune qui serpentait tout en bas. La lumière se réfractait dans tout le paysage. J'ai atterri dans l'eau. Je connaissais la route pour remonter et pour voler à nouveau, je l'ai indiquée aux autres, qui m'attendaient. Je ne sais pas s'ils l'ont trouvée, j'ai cru les voir partir le long d'un chemin plus tortueux mais quand j'ai voulu les prévenir, aucune voix n'a franchi mes lèvres. Sur les rives, des artisans fabriquaient des roues de bois. Feu, métal et eau fumante, dans le soleil réfracté, encore.