Les collines d'eucalyptus

Je suis bien embêtée. Avant de partir en vacances, j'ai pris ce livre, Les collines d'eucalyptus, à la bibliothèque. (je mets le résumé et la critique du magazine Elle plus bas)
Il se trouve qu'il y a dedans des choses que je m'apprêtais à écrire. Pas de la même façon évidement (dommage pour moi), mais c'est si proche que je ne vois pas l'intérêt de refaire la même chose en moins bien. Ca me fais penser à Julien-le-héron-silencieux-mais-hilarant car à notre grande époque, on justifiait nos créations comme ça: si je ne le fais pas, qui le fera? Je te laisse imaginer comme ça a pu être délicieusement absurde.
Ceci étant dit, j'ai quand même envie d'écrire mon histoire, mais je veux changer des choses. Par exemple, son héros est aussi coiffeur...sommes nous devant un délit de cliché sur les homos? En ce qui me concerne, je ne crois pas car je me suis inspirée (entre autres) pour Manuchehr d'un garçon qui s'appelait Farad-Fred (paix à son âme) et qui était coiffeur au Quebec, mais pas gay du tout car sa blonde était chinoise.
Manucherh doit changer de métier, que va-t-il faire?
Informaticien? Comptable? Infirmier? Chimiste? Electricien? Jardinier? Cuisto? Je n'arrive pas à me décider. Est-ce important?
 
 

Critique

A l'origine, il y a une histoire vraie. La disparition au Vietnam, en 1987, d'un jeune homme charmant, adoré de ses proches, promis à un brillant avenir. Ses parents appellent au secours leur cousine Duong Thu Huong : elle connaît des politiciens et des policiers qui pourraient les aider. Mais les recherches n'aboutissent pas, l'adolescent de 16 ans ne réapparaîtra jamais. Entre-temps, cette scénariste et réalisatrice de films est devenue romancière, a publié des best-sellers, s'est mise à militer contre le régime, a fait de la prison, puis s'est exilée en France, en 2006, où elle publie désormais des livres qui sont interdits chez elle.Si Huong a échoué dans sa mission, elle n'a en revanche pas oublié ce drame auquel elle a consacré un diptyque. Dans " Sanctuaire du coeur ", paru en 2011, le héros fuyait un amour incestueux avec sa soeur adoptive et devenait gigolo. Dans " Les Collines d'eucalyptus ", un récit absolument magistral (et qui se lit de manière indépendante du précédent), il s'échappe parce qu'il n'ose pas avouer son homosexualité à ses parents. Une de ces deux hypothèses est-elle la bonne ?On l'ignore, et peu importe. Duong Thu Huong a gardé dans son coeur ce Vietnam où elle a vécu près de soixante ans et nous raconte ce pays plein de bruits, d'odeurs et de sensations. On s'attache à son héros Thanh, qui se trouve derrière les barreaux. Pourquoi a-t-il été emprisonné ? On découvrira son coup de foudre pour un mauvais garçon, l'amour passionné pour sa mère, dont il va dévaster la vie en pensant l'épargner. On déambule dans ce roman comme on le ferait dans une contrée inconnue, sur les pas d'un guide merveilleux qui s'appelle Duong Thu Huong.
Pascale Frey

Le mardi 21 janvier 2014 (Mis à jour le 21/01/2014)

 

Résumé

Les collines d'eucalyptus. Derrière les barreaux de sa prison, Thanh contemple les derniers lambeaux de brume sur la paroi rocheuse qui lui tient désormais lieu d'horizon. Il a été condamné aux travaux forcés. Parce que ce jeune homme sans histoire, excellent élève et fils modèle, a découvert très tôt son homosexualité et qu'il lui a paru insurmontable de l'avouer à ses parents, son destin a basculé. Comment il est tombé sous la coupe d'un mauvais garçon avec qui il a fui sa ville natale et comment il s'est retrouvé piégé, c'est le fatal et poignant engrenage que Duong Thu Huong met en scène. Thanh est désespérément seul pour cette descente dans les cercles de son enfer intime. Il ne peut confier à personne les affres de sa relation avec son compagnon qui, en parfait manipulateur, joue de l'attirance physique qu'il exerce pour vivre à ses crochets. Honteux de sa faiblesse et de sa lâcheté, Thanh se garde bien de demander conseil à Tiên Lai, l'homme mûr en qui il a pourtant le sentiment d'avoir rencontré un alter ego. A Dalat, où ils végètent comme ramasseurs de balles sur des cours de tennis, Thanh n'a pas la force d'éconduire son mauvais génie. Il s'enfuit en vain à Saigon, croyant trouver refuge dans l'anonymat de la métropole. Si l'issue de cette sombre liaison est bien fatale, Duong Thu Huong écrit pourtant un roman de la rédemption. Son jeune héros, dont les tribulations lui donnent la matière d'une vertigineuse plongée dans le Vietnam de la fin des années 80, ne finira pas au bagne. Les Collines d'eucalyptus est une somptueuse variation sur le thème du retour de l'enfant prodigue, un roman éclairé par la compassion et l'intelligence humaine qu'un écrivain au sommet de son talent témoigne à ses personnages.